honte viol harcèlement

Je ne suis pas féministe. Je ne suis pas militante de la cause des femmes. Les abus derrière ce prosélytisme orienté, cette gué-guerre du féminin sur le masculin me dépassent et nuisent fortement, à mon sens, au propos. Les problèmes ne se règleront pas ainsi, en dénonçant jour après jour, un patriarcat destructeur, sanguinaire responsable de tous les maux des femmes. “Look outside the box.” 

Le lot de toutes les femmes

En revanche, il y a bien quelque chose dont je suis convaincue : toutes les femmes de ce monde subissent au moins une agression ou un harcèlement de type sexuel au cours de leur vie. En ce qui me concerne, j’ai des anecdotes à la pelle, plus ou moins graves. Certaines d’entre elles atteignent des degrés qui m’empêchent de les partager. 

C’était à croire que j’attirais les malades.

Certains soirs, j’en venais à me demander : pourquoi moi ? Qu’ai-je donc qui me rende si vulnérable aux yeux des prédateurs ? Je ne suis pourtant pas une proie toute cuite, pas un petit bout de nana riquiqui. Je suis une girafe d’1m80, 76kg. Si j’étais un agresseur, j’irais plutôt m’attaquer à une femme format Polly Pocket. Enfin, c’est ce que mon raisonnement rationnel à un sujet complètement irrationnel me souffle. Il m’arrive d’en discuter avec d’autres amis : Des hommes comme des femmes qui eux aussi ont une liste d’agressions sexuelles ou de harcèlements longue comme le bras. En échangeant nos histoires sordides, il me vient souvent une pensée : Et si les victimes avaient un parfum ? Si la majorité des femmes compte Une unique expérience mauvaise du genre, une portion d’entre nous en a vécu une succession, avec des prédateurs différents. 

victime

Une histoire de ressentis

Dans ce monde où tout est urgent sans l’être, où tout doit aller vite alors qu’en réalité, rien ne presse véritablement, on n’accorde plus d’importance à son intuition. On parvient toutefois encore à dire « je ne sens pas cette personne » ou « la première fois que je t’ai vue, j’ai senti que ça marcherait ». Et si, sans le savoir, les prédateurs se dirigeaient naturellement vers de potentielles victimes ? Les chiens sentent le cancer, c’est scientifiquement prouvé. Ils sentent aussi la peur au même titre que les chevaux capables de percevoir le relâchement du cavalier sur leur dos ou au contraire son anxiété.

Et si les prédateurs sexuels avaient eux aussi un flair pour ces choses là ?

Ils ne reniflent pas une piste mais se dirigent avec un sonar polarisé sur le sentiment de peur et les effluves du manque de confiance en soi, les odeurs de doute, de déception, de fragilité, de honte.
Si la joie et le bonheur exhalent un parfum de lavande, de sable chaud et de gaufres au miel, pourquoi la Terreur et l’Angoisse n’auraient-elles pas elles aussi, un musc, un fumet dont s’abreuvent les psychopathes, faisant frémir les poils de leurs nez et excitant leur imagination ? 
J’emploie ici des termes en rapport avec le champ lexical de l’olfaction. Mais le parfum que j’évoque peut aussi être vibratoire. Les potentielles victimes vibreraient sur une fréquence qui attirerait les prédateurs. Leur boussole interne les emmènerait alors vers cette nourriture qu’ils cherchent, cette saveur tant fantasmée. Ni plus ni moins qu’un nuage de vapeur s’échappant d’un four à pain, s’élevant depuis la boulangerie, et s’infiltrant dans les aérations des fenêtres. Ce sont ces délicieuses émanations qui vont nous insuffler le désir d’aller acheter une baguette de Tradition. Strictement le même principe.

Le parfum des victimes peut disparaître.

le parfum des victimes

Certains parfums tiennent très bien la route : ils s’imprègnent complètement, font corps avec les vêtements et même l’épiderme. Ils deviennent une seconde peau. Il y a des parfums qui vont même transformer l’odeur naturelle de votre peau. Le parfum d’une victime peut s’avérer un fardeau, une masse épaisse dont on ne parvient pas à se défaire et qui nous suit partout, qui nous incommode en permanence, comme une excroissance disgracieuse. Mais il se produit quelques fois des miracles. Il arrive qu’un déclic, une expérience, un mot, un moment, une personne nous désenivre de ce parfum, rompe le lien avec ce pan de notre identité. Ce musc se détache alors de la peau, pour toujours. Si les réminiscences du parfum d’une victime viennent parfois chatouiller les narines des fins renifleurs/harceleurs de la même façon que le parfum d’une personne disparue nous enveloppe parfois furtivement, je garantis que l’on peut s’en défaire.

Les parfums des Victorieux

Il existe aussi le parfum des victorieux, celui qui triomphe d’un tampon dans le dos disant « PETIT OISEAU BLESSÉ ». Le parfum des victorieux, c’est la vibration de ceux qui ne se laissent pas abattre, qui ne s’enlisent plus dans cet apitoiement permanent. C’est le parfum des gens heureux mais surtout des gens qui essaient ! D’aucuns jaloux, tristement seuls et mornes diront que vous êtes un prétentieux, imbu de votre personne, une pimbêche aux grands airs. La Lumière aveugle ceux les uns et émerveillent les autres. L‘objectif est le suivant : comprendre l’image que l’on renvoie, l’énergie que l’on donne, ce que le monde extérieur ressent naturellement de nous, sans avoir pris le temps de réfléchir. Essayer par la suite d’irradier vers l’intérieur, de se distribuer de l’Amour à Soi, avant qu’il rejaillisse et se déploie sur le reste du monde. 

HONTE, dégoût manque de confiance en soi

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Thème astral Astrologie astrologue

7 réponses

  1. Approche décalée et très intéressante. J’avoue penser naturellement qu entre toi et moi côte à côte dans la rue, la proie serait plutôt moi compte tenu de mon gabarit. Mais la réalité me prouve que j’ai tord, complètement.
    Ça me renvoie à notre désaccord récent sur la notion de gabarit et du sentiment de sécurité, où j’ai analysé ton point de vue a posteriori et admet qu il se tient, même si je maintien la part d’influence de l’aspect physique au premier abord. Naturellement notre méfiance est moindre envers une personne de gabarit fluet que d’une armoire à glace body buildee.

    Pour en revenir à ton sujet, la réaction physique d un prédateur aux phéromones de certaines femmes serait effectivement une première réponse à la question « pourquoi plus moi que elle ? »

  2. Je suis une lectrice qui vient lire tes articles régulièrement (toujours très bien écrits). Je me faisais la réfléxion concernant le harcèlement scolaire que subissent les enfants. Ils sont confrontés à la peur, et attirent sûrement des prédateurs (harceleurs), ce qui est compliqué à gérer pour eux,. Le système de pensée des enfants est différent de celui des adultes., ils sont très vulnérables et se réfugient souvent dans la peur justement…C’est une fois adulte que nous comprenons ce qui s’est passé, d’où les séquelles et mémoires traumatiques qui peuvent apparaitrent par la suite…

  3. Je suis à 100% d’accord avec ton analyse !
    C’est d’ailleurs courageux d’avoir exprimé ton point de vue dessus. Dans le contexte actuel ça peut être mal interprété.
    Par expérience et en discutant avec des copines, j’en suis arrivée à la même conclusion que toi. Je fais partie de l’autre catégorie de femmes, celles qui se font très peu harcelées ou agressées sexuellement. Comme toutes les femmes, j’ai des anecdotes. Mais en parlant avec des amies, je m’étais rendue compte que ce que j’avais vécu était vraiment minime par rapport à d’autres femmes. Quand je dis minime, je parle de la fréquence des agressions/harcèlements, et de la violence des agressions, Je me suis très souvent demandée pourquoi certaines plus que d’autres. Etant du format Polly Pocket comme tu dis, je confirme, ce n’est absolument pas une question de gabarit. Portant également très fréquemment des jupes/robes courtes et des talons, je peux aussi dire que ça n’a rien à voir avec la tenue et le fait d’être féminine ou non !!
    Parmi mes amies qui vivaient ça très fréquemment, j’ai remarqué plusieurs points communs, ce que tu appelles “parfum de victime”. Ce sont des femmes qui culpabilisent beaucoup vis-à-vis des actes dont elles ont été victimes, comme si elles s’en sentaient responsables et coupables. Ce sont aussi des femmes qui prennent pour elles les regards/paroles/gestes sales de leurs agresseurs. Comme si c’était elles qui étaient sales et dégoûtantes, et non pas le regard/les mots/les gestes de leurs agresseurs. Il y a une dissociation impossible entre les deux. Ce point m’a beaucoup frappé et choquée. Et pour finir, ce sont des femmes se sentent tellement sales près avoir été agressée qu’elles vont garder le silence, par honte. Elles sont dans un genre état de choc qui fait qu’elles n’arrivent pas à confronter l’agresseur, le dénoncer, demander justice. Quelle aubaine pour le prédateur n’est-ce pas ?!
    Les prédateurs ont tout intérêt à aller vers des femmes qui vont porter la culpabilité et la honte de leurs actes à eux, et qui vont se taire. C’est tout de même plus compliqué une personne qui va le renvoyer à la saleté de son geste et qui va parler, le dénoncer, répandre une image de lui aussi dégradante que ce qu’il commet. Donc oui, milles fois d’accord avec toi, je pense qu’ils le “sentent” et qu’ils ont un sens très affûté pour le percevoir !! Ils savent très bien vers qui se diriger pour se protéger eux et c’est ça qui les pousse vers une femme plutôt que vers une autre. On parle des agressions sexuelles mais c’est le cas de toutes les agressions, les agresseurs savent vers quels proies se tourner pour se protéger. Le choix relève de tout sauf du hasard!
    Sinon, pour ce qui est de la lutte contre les agressions sexuelles, il faudrait comprendre ce qui transforme un homme en prédateur. Mais bon… askip comprendre les mécanismes psychologiques qui se jouent derrière les actes des agresseurs c’est leur chercher des excuses. Plus simple de dire que c’est le patriarcat et de faire porter la responsabilité à l’ensemble des hommes et de voir en chaque homme un prédateur… On n’est pas prêt d’y mettre fin en divisant l’humanité entre hommes-prédateurs et femmes-victimes.

    1. Merci pour ton partage et ton analyse hyper intéressante. Je suis contente que l’on se retrouve encore et toujours sur ce point. J’espère!re que de ton côté tu te portes bien ! 🙂

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