Comment j'ai vaincu la boulimie ?J’attendais impatiemment de pouvoir un jour, écrire ce billet.
Souvenez-vous, je vous racontais ici que depuis de nombreuses années, j’avais basculé dans la spirale infernale de la boulimie vomitive. Plus de 6 ans à avaler des quantités astronomiques de nourriture, à devoir marcher le dos courbé en avant et me tenir le ventre, jusqu’à arriver nez à nez avec la cuvette pour toucher du doigt la délivrance.

Découvrir ici le début de l’histoire : Tu es boulimique et j’essaie de t’aimer

Tout essayer pour dompter la crise

J’ai tout fait. Séance de yoga improvisée, descendre marcher, méditer, penser à autre chose, lire, regarder un film. Rien n’a jamais fonctionné. Une fois que l’interrupteur du sucre et de la destruction se trouve allumé, il parasite le moindre de vos faits et gestes, la moindre de vos envies. Et si vous êtes en société, c’est 2 fois pire : vous cherchez à vous isoler pour, dans la tranquillité la plus complète vous adonner à votre addiction (sans qu’on vous emmerde, sans qu’on chercher vainement à vous en dissuader). 

Faire face à une crise boulimique, c’est très brutal. C’est violent et ça ne fait pas de cadeau. On bascule en moins de temps qu’il n’en faut pour battre des cils, dans un état de soumission totale, tout en étant persuadé que l’on contrôle tout. En effet, la boulimie est une addiction au contrôle, à mon sens. Je me délecte de mesurer ce qui rentre (même si le volume de nourriture est énorme) et ce qui sort (par la régurgitation, je me satisfais du goût, d’être pleine, sans avoir à me morfondre que demain j’aurais pris 3 kg).

Tout essayer pour dompter la maladie.

Je l’avais dit dans mon précédent billet : Des psys, des psys spécialisés en trouble alimentaires. Rien n’a marché. Je crois être suffisamment lucide et je connais toutes les raisons qui m’ont menée à ce trouble alimentaire. Un guérisseur m’a permis de reculer les symptômes et de mettre les crises en veilleuse à chaque visite, pour une durée de 3 mois. Mais la boulimie revenait toujours à un moment donné.

Comment j'ai vaincu la boulimie ?

Le revers de la médaille : On prend du poids, même en n’avalant rien du tout.

La boulimie c’est pervers, et ça montre l’instinct de survie bien huilé du corps humain. Je ne mangeais réellement qu’un repas par jour histoire d’avoir quand même des nutriments pour nourrir au minimum mon cerveau, mes muscles etc… Je tolérais de conserver au max 800 calories par jour mais ça tournait plutôt autour de 600. Et le reste de la journée, j’absorbais plus de 3000 calories et les recrachais avant que mon estomac ne les ai digérées. Sauf que les piètres 6 ou 800 calories, mon corps a fini par les stocker. Il s’arrangeait pour faire un maximum de réserves, puisqu’il subissait une famine extrême. C’est ainsi qu’en ne mangeait rien, j’ai pris 10kg. Et le mal-être livré en cadeau avec. Autant vous dire que pour sortir de ce pétrin, c’est l’enfer.

Comment j’ai vaincu la boulimie ?

C’est un sous-titre Putaclic, car en réalité, je n’ai pas réellement combattu au sens propre du terme. J’ai surtout patienté, accepté, j’ai tenté lors des crises, de ne pas me laisser enliser par la culpabilité, tant bien que mal. Mais le changement ne vient pas de ça. 

comment j'ai vaincu la boulimie ?Faire du sport, pour augmenter son métabolisme

Je m’intéresse de loin à la nutrition et à la musculation. Je dis de loin, parce que comprendre la théorie et bien la connaître ne fait pas de moi une excellente élève. J’ai beaucoup d’admiration pour ceux qui savent s’imposer ou plutôt cohabiter avec une discipline. Je savais qu’il fallait que je m’augmente mon métabolisme, c’est à dire ma dépense d’énergie au repos pour au final perdre du poids. En te musclant et en adaptant tes apports énergétiques en fonction de cette prise de masse, tu as toutes les chances de perdre du gras. 

Une application pour surveiller sa consommation (pas sponsorisé)

J’ai téléchargé un programme de sport et surtout une application « YAZIO » pour calculer mes macros afin d’éviter les boulettes quant à mes besoins en énergie. En fonction de votre objectif, de votre taille et de votre poids, l’application vous calcule vos apports idéaux en lipides, glucides et protéines. Vous avez une jauge journalière à remplir et dans l’absolu, à ne pas dépasser pour chacun des macro nutriments. L’application m’a calculé que j’avais besoin de 1800 calories par jour (ceci est le résultat sans y incorporer d’exercices physiques réguliers) !!!

Le déclic : accepter de manger en quantités suffisantes pour prendre soin de soi.

Mille…huit cents…calories PAR JOUR… Comment réduire à néant 6 ans de sabotage et de malnutrition, par une sensation de gavage ? Tout garder, rien vomir. Eh bien, en réalité, ça s’est fait tout seul. Et vous savez quoi ? En mangeant plus, j’ai fini par perdre de la masse grasse. Je faisais un peu de sport au départ mais pour diverses raisons de santé, je ne vais plus en salle en ce moment. Et malgré ça, en mangeant plus et en respectant mes macros, j’ai maigri. Je ne fais que m’affiner. J’ai moins besoin de sucre ; d’ailleurs, je ne prends plus systématiquement de dessert ou de yaourt après un repas. Ca fait environ deux mois que je n’ai pas eu de crise. C’est énorme. Mon estomac a eu le temps de réduire sa taille et je me sens plus vite rassasiée.

Comment j'ai vaincu la boulimie ?Les coups durs, accélérateurs de crises, sont gérés différemment.

Une peine, une contrariété, une crainte, un doute : toutes les raisons étaient bonnes pour faire une razzia de sucres au supermarché, tout engloutir, tout gerber. Je ne ressens plus ce besoin. J’en suis la première étonnée. Mais je crois que le coup de boost donné par la discipline de l’étude des macros me garde de flancher. Je ne lutte même pas. Je n’ai juste PAS ENVIE.

Les autres facteurs qui selon moi sont responsables de cette “guérison”.

La Boulimie est partie, mais elle a été balayée par une forme de dépression. Un mal peut en cacher un autre. C’est ma réalité.  Tout ce qui n’allait pas, trouvait une forme de résolution dans l’exercice de la boulimie. Là, je n’ai plus mon exutoire. Cette dépression est corrélée avec un phénomène lunaire d’une rare violence. Je vous conseille la lecture de cet article qui y explique tout en détails “La Super Lune du 13 juin 2018 sera très intense émotionnellement et entraînera de profonds changements”. Je suis allée voir mon guérisseur autour du 6 juin pour qu’il me recharge en énergie, moi qui me sentais vide, creuse, bourrée d’angoisses, mal dans ma peau et vivant les premières idées noires de toute ma vie. Une semaine après ma consultation j’écris à mon guérisseur en lui disant que ça ne va pas du tout et en l’appelant à l’aide. Il m’explique les effets de cette Super Lune, me dit que tous ses clients du moment viennent pour les même troubles que moi et que j’en ai pour deux mois à tenir comme ça. Il me conseille la lecture de cet article et je me retrouve dans chacun des symptômes exposés. Je ferais sans doute un article spécialement dédié à ce phénomène.

Comment j'ai vaincu la boulimie ?

Comment être sûre que c’est bel et bien terminé ?

Comme je l’ai dit à une très amie chère, les boulimiques sont comme des alcooliques, ils sont en rémission, ils sont sobres, ils ne peuvent jamais avoir la totale certitude qu’un jour, ils ne déconneront pas. En revanche, il faut s’observer, éviter de mettre la tête dans la sable, être attentif aux signes.

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Intention

33 réponses

  1. Quel parcours. Merci de le partager, ce sera très utile pour les personnes qui traversent également ces crises…
    Je te souhaite une très belle rémission, tu peux être fière du chemin que tu parcours, même s’il est long et semé d’embûches.

  2. Bravo pour article quI n’a pas dû être facile à régurgiter lui non plus, ou peut-être que si justement, en finir avec la honte que ce gavage peut entraîner comme un boulet. Je parle en connaissance de causes, 3 ans de ce fléau, que j’ai remplacé par une relation de 3 ans elle aussi avec un pervers manipulateur narcissique… je vous rejoins donc sur le fait qu’un mal peut en cacher un autre. Mais ce sont en partie ces épreuves qui m’ont permis de faire connaissance avec la MOI véritable et de cohabiter sereinement avec elle. Plus de peur du vide, plus de peur de la solitude et ça fait un bien fou. Peu à peu, les planètes se realignent et on vit de beaux instants, on découvre la douceur de vivre. Le plus frustrant dans cette histoire, même si je ne connais pas la vôtre, c’est que ce type de patho(s)logies proviennent souvent de fragments d’histoire personnelle non conscientisés et subis, mais paraît qu’on les a choisis (karma power), sûrement pour devenir une meilleure version de nous-même, ce qui se fait parfois dans le chaos.
    Alors voilà, tout ça pour dire que j’aime beaucoup vos articles et votre univers et découvre quelques similitudes dans nos parcours.

    Belle continuation et belle éclosion 🙂

    1. Bonjour Emilie,
      Merci pour votre témoignage. Je suis ravie que mon univers vous parle et surtout que vous en ayez fini avec ce monsieur. En effet, comme vous, je pense qu’on choisit nos épreuves et qu’elles nous fortifient. A très bientôt, je l’espère !

      Ornella

  3. Magnifique article Ton témoignage est bouleversant Je vois dans ce que tu vis des similitudes avec les angoisses que je peux vivre Bravo pour tout ce chemin parcouru Il est évident que tu n’es plus la même personne et que tu as appris a prendre soin de toi Continues ! Je suis avec toi 😉

  4. Wahou, c’est génial Ornella, félicitations !

    Je te souhaite de rester “sobre” le plus longtemps possible !

    Je rebondis sur l’épisode lunaire … Sauf que pour moi, il a été intensément bon !!! Un vrai révélateur, et effectivement, l’article est très juste.
    J’en sors tout juste et je suis éreintée … Mon corps est crevé, je viens de tomber malade. Mais je sais où je dois aller dorénavant :).

    A bientôt !

  5. bravo à toi, bravo d’oser en parler, franchement et directement. toi seule peut savoir d’ou ça vient, et tu as trouvé les clefs pour éloigner ces crises de toi . tu as toute mon admiration,

  6. Quel témoignage Ornella! Merci de t’être ouverte à nous dans ces mots – maux partagés.
    Tu as su trouver en toi la force d’accepter puis d’avancer, avec bienveillance. C’est un beau parcours que tu nous livres et qui est source d’inspiration pour nous tous.

  7. Wahou quel article ! Ca n’a pas du être facile pour toi, ni pour l’écrire, ni pour toutes ces années endurées. Tu es très forte, ça force l’admiration et j’espère que ça aidera d’autres personnes !
    Bisous

  8. Merci pour ce très bel article. J’admire ton courage de l’avoir écrit. Surtout quand on sait qu’en écrivant on va revivre ces instants.

    Je suis moi même boulimique. Je ne dirai pas ancienne, car j’ai encore des crises. La seule chose qui me retient c’est le fait de voir mes enfants. Mais je sais que dès qu’ils seront couchés je vais me jeter sur le frigo. Mon corps est complètement déréglé. Aujourd’hui à 28 ans je suis ménopausée car selon les médecins j’en ai trop fait voir à mon corps. Il est d’ailleurs complètement déformé. Depuis mes 17 ans j’ai pesé de 48 kg à 130 kg.

    1. Wouah, en effet, sacrée fourchette de poids ! Merci pour tes si gentils mots. J’allais te demander si tu avais pensé à la chirurgie réparatrice quand tu as parlé de ton corps déformé et j’ai vu rapidement sur ton site que tu étais en pleine procédure de by-pass. C’est un sacré cap. Comment ça se passe pour toi ?

  9. Quel superbe article, bravo pour ton récit de vie, ton courage
    Je connaissais bien cette maladie, je l’ai cottoyé par le biais d’amies….
    Et je dois dire que ça m’a toujours fais peur, que je ne savais pas comment gérer, quoi faire pour ces gens sans les brusquer
    Mais tes mots font du bien à lire, je leur partagerais ton expérience
    Bravo pour tout
    <3

  10. Hello Ornella
    Je réagis un peu tardivement à ton article, mais la claque. Bravo, depuis ton premier article sur la boulimie que j’ai lu dans la foulée jusqu’à celui-ci, on voit tout le chemin que tu as fait. Et c’est très courageux d’en parler sans filtre comme ça ! Je suis très admirative ! Courage pour la sensation de dépression qui vient remplacer la boulimie.
    Etrangement, sans être boulimique, ton article fait beaucoup écho en moi. Depuis un certain temps, je prends conscience que j’ai un rapport assez malsain avec la nourriture, que je mange souvent non par faim mais pour compenser des émotions comme l’ennui, la frustration, la colère, les déceptions affectives. J’ai jamais voulu l’admettre parce que jusqu’à présent ça ne se voyait pas, étant très active et plutôt sportive, mais depuis que je travaille à un poste sédentaire, je ne bouge plus autant. Et bam + preque 6 kg en un an. Ahem… en soi, c’est pas si grave mais ça met clairement en évidence mon problème avec la bouffe. Depuis mon retour des vacances, j’essaie de travailler sur ma sensation de faim. Est-ce que j’ai vraiment faim ? ou est-ce que c’est d’autres choses dont j’ai faim ? J’ai téléchargé ce weekend l’appli Yazio, je la trouve chouette. Elle complète bien le travail que je fais sur mes ressentis.
    Et sinon j’ai SUPER hâte de lire ton article sur les super lunes. J’ai vécu trois mois de gros bouleversements, où tous mes acquis ont été remis en question. Et tu sais quoi, j’ai regardé le calendrier, pile les jours de pleine lune du 13 juin et du 11 août, il s’est passé des gros lâchages émotionnels ! L’article que tu cites met des mots sur ce que j’ai vécu. Là j’ai le sentiment de démarrer un nouveau cycle.
    Bisous!

    1. Merci Catherine pour tes jolis mots ! J’espère que l’application Yazio te permettra de réguler un peu ta consommation. 🙂 Je vais essayer de sortir l’article sur le changement émotionnel lunaire très prochainement. Merci d’être toujours fidèle. 🙂 Et je suis désolée, je vais encore avoir un mois de septembre de fou, je ne sais pas comment je vais faire mais il faut que je trouve un moment pour te voir !

  11. Merci de partager avec nous ton histoire. Je n’ose pas imaginer à quel point cela a dû être difficile à vivre.
    Je ne suis pas atteinte de cette maladie mais j’ai aussi tendance à me réfugier dans la nourriture à outrance quand quelque chose ne va pas. Heureusement, cela reste rare que j’en arrive à ce point.
    Je te souhaite en tout cas que la rémission continue ainsi longtemps, jusqu’à ce que tout ceci ne soit qu’un mauvais souvenir…
    Je t’envoie plein de courage et de force pour continuer ton combat 🙂

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