PORT DOUGLASJe ne me suis jamais retrouvée si près de l’équateur. Quand je suis arrivée à Sydney, j’ai passé 2 jours sur place, histoire de me remettre des 21H de vol. Puis, j’ai repris un vol intérieur : 3h10, pour atterrir à Cairns. 87% d’humidité. C’est comme faire un sauna à ciel ouvert. Nous louons avec mes amis, une voiture. Encore une heure de route et nous voilà arrivés à Port Douglas.

Port Douglas, ou du moins toute cette côte au nord de l’Australie, m’a rappelé la Thaïlande, et les scènes de jungle Hawaiienne tournés pour LOST. Ce sont des forêts épaisses, dangereuses, verdoyantes et majestueuses (classées au Patrimoine Mondial de l’UNESCO). Sydney est une ville immense et Port Douglas, une petite agglomération de 1000 habitants. La vie y est très douce, très calme. Les routes sont jonchées de champs de canne à sucre et au loin on peut admirer des montagnes entièrement recouvertes de brocolis dodus, surmontés de petits nuages de vapeur : La forêt qui exhale. Port Douglas est devenue une station balnéaire de choix à la fin des années 80, de choix parce qu’elle est discrète et reste authentique. J’ai passé six jours là-bas, d’une grande beauté. Et je voulais vous en rapporter quelques mots.

Les temps forts de ce voyage :

Photo : le site Quicksilver

La Grande Barrière de Corail

Nous avons consacré une journée entière à la Mer de Corail. Sur un catamaran motorisé, nous avons entamé la traversée jusqu’à la Station Quicksilver, équipée d’observatoires sous-marins, d’un bateau dont le fond est en verre, d’une cantine flottante, et même d’un hélicoptère pour ceux qui souhaitent survoler les atolls. Je n’ai fait aucune photo là-bas. J’ai voulu être attentive à chaque instant.

Un tuba dans la bouche, une fine combinaison de lycra protégeant le corps du soleil et des blessures, palmes aux pieds, masque sur le nez : à peine je rentrais dans l’eau que déjà des mastodontes tournoyaient quelques centimètres sous la surface de l’eau. J’ai vu des bénitiers joufflus respirer sous l’eau, des poissons perroquets de toutes les harmonies de couleurs imaginables nager frénétiquement ou déchiqueter des méduses à plusieurs. J’ai vu des poissons-chirurgiens, des Trigger-Fish, des Poissons-Ballon, poisson Ange, poisson napoléon, poisson pierre, ou trompette, mérous, sans parler des coraux et de ma Tortue…. Ma tortue que j’ai aperçue, loin dans mon masque. La visibilité était fantastique, et je la voyais lentement se déplacer dans l’eau. Je l’ai suivie sur je ne sais combien de mètres, je l’ai observée prendre sa respiration avant de repiquer plus bas dans le tombant. Je me suis aventurée en dehors de la zone de nage, pour en voir un peu plus et j’ai eu raison. Le niveau du récif était plus élevé et les vagues peu fortes donc je ne risquais presque pas de m’empaler sur les coraux. 😉 J’ai pu observer, dans cette eau si chaude, de très près, les plus petits être vivants mais aussi de sacrés gras poissons, imposants par leur taille mais pas dangereux pour deux sous. C’était plus intense encore que de plonger parce que je n’avais pas à m’inquiéter de mon air, juste profiter. M’abreuver. Un sacré souvenir.

La Daintree Rainforest

Rendez-vous à Mossman Gorge. On rentre sur le territoire de la communauté aborigène locale. Là-bas, les gens ont la peau sombre, les yeux bruns et le regard un peu fuyant. L’histoire des aborigènes d’Australie est terrible et des séquelles restent visibles aujourd’hui. Comment vous dire que l’écho des massacres résonne avec puissance ? Certaines des communautés ont versé dans l’alcoolisme et le désespoir dus aux répressions et aux interdictions de pratiquer leurs rites. La communauté de Mossman Gorge a connu une évolution, positive vers 2015. Tout le monde a du travail ; les limites de leur territoire et de leurs coutumes sont respectées.

Randonnée d’acclimatation

Nous faisons une première randonnée par nous-même avec un audioguide. On sent tout le pouvoir de la forêt et la connexion entre les arbres, leur potentiel destructeur. Nous montons les marches d’une tour d’Observation pour profiter de la vue sur toute la Canopée. Sensation d’être à Jurassik Park. On observe les lianes enchevêtrées et on distingue au loin en un abaissement d’ailes : un papillon Bleu. Magnifique.

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Au coeur de la pensée aborigène

Puis, nous faisons une deuxième randonnée en compagnie d’un guide aborigène, Jarrod, natif de la communauté Mossman. Il nous raconte des anecdotes au sujet de son peuple, de son arrière-grand-père qu’il admire tant et qui a traversé des époques charnières dans l’histoire des peaux brunes natives du continent. Il nous explique comment les femmes réalisent de l’huile et des biscuits au pied des arbres à noix pendant que les hommes partent à la chasse. Jarrod nous montre des plantes toutes plus dangereuses ou préhistoriques les unes que les autres. Il nous explique à partir de quelles feuilles, les aborigènes se fabriquaient du savon moussant, rien qu’en les frictionnant quelques secondes. Une odeur délicieuse de Baume du Tigre s’en dégage. Il nous emmène auprès de la rivière Daintree et nous dit qu’au sein des aborigènes, les hommes et les femmes ont des rôles bien précis et vivent peu ensemble. Un gendre ne regardera jamais sa belle-mère dans les yeux. Une femme ne sera jamais accouchée par un homme.

Jarrod nous détaille les outils de chasse : la lance et le bouclier, tous deux en bois et très lourd. Les boomerangs servaient plutôt de monnaie d’échange (dans cette communauté).  Le guide nous tient compte de la relation privilégiée entre l’aborigène et la forêt “Mother Earth” ou “Madja” qui subvient à leurs besoins. L’aborigène ne taillera jamais deux boomerangs dans le même arbre, il lui laisse le temps de cicatriser et prend en compte le fait qu’il l’a blessé.

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Cape Tribulation Beach : la plage

Un autre instant de grâce sous ces nuages épais. L’orage guettait et nous foulions du pied cette plage tristement sublime. Connue pour l’abondance de ses crocodiles et méduses, des panneaux nous informent que la baignade y est strictement interdite. Dommage, le cadre est exceptionnel.

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Baignade dans la rivière Daintree

C’était mon tout premier bain dans une rivière. Je suis une sirène venue de la mer qui n’a jamais remonté un seul fleuve. Nous nous sommes mis en quête d’un “swimming hole” à Mossman Gorge, un coin sans risque de se faire avaler par un croco. En descendant vers le bout de rivière accessible, il a commencé à pleuvoir. L’avantage dans ces pays chauds, où l’air semble solide, c’est que la pluie est perçue comme un cadeau. Rien à voir avec la pluie à Paris en ville. La pluie, on la goûte, on la remercie, on l’apprécie pour son exquise façon de tomber au creux du cou. Appareillés, nous nous aventurons dans cette eau fraiche, les pieds massés par les grains larges au fond du lit de rivière. Vivifiante, rien à voir avec une eau stagnante de piscine. Elle court et ne nous attend pas pour fondre sur les rochers en contrebas. Alors la pluie est devenue plus puissante, comme un mur ou des plaques de métal : une pluie tropicale, une vraie. Elle s’est abattue sur nous sans pudeur et a fini par fortifier le courant. La pluie nous a sorti de l’eau car nous ne contrôlions plus rien et l’une de nous a failli être emportée. Nous sommes restés à profiter de la pluie chaude bien 20 minutes en attendant notre bus du retour. Essorer nos serviettes, était peine perdue.  Plus tard, nous avons appris qu’une jeune femme coréenne avait perdu la vie ce jour-là dans cette rivière. C’est vous dire, la cruauté spectaculaire de cette nature.

Balade en bateau dans la mangrove sur la piste des Crocodiles

Une très jolie occasion de découvrir la mangrove, pour ceux qui ne connaissent pas. Voir ces rhizomes suspendus hors de l’eau est toujours très surprenant. Les crocodiles étaient timides ce jour-là. Il y en a un qui est apparu mais je suis la seule à ne pas l’avoir trouvé entre les racines et les feuillages ! Le capitaine de notre bateau valait le détour à lui tout seul : bougon, rouge cramoisi, un accent du Queensland à couper au couteau : un régal ! ^^ Les mangroves à marée basse sont aussi source d’émerveillement. Les crabes orangés à votre seul souffle se sauvent de frousse dans leurs terriers riquiquis. On entend comme de petites bulles exploser un peu partout.

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Le Cimetière de Port Douglas

Il y en a deux, véritablement. Mais celui-ci comportait de très jolies tombales et était plus aéré. J’ai un truc avec les cimetières. J’habite dans le quartier du Père Lachaise, ce n’est pas pour rien ! L’atmosphère qui s’en dégage, certains la trouverait pesante et lourde. Moi, je m’y sens à ma place, dans le calme et le respect des anciens. On admire l’art funéraire délivré par ceux qui restent, en l’honneur de ceux qui sont partis. Comme dans un grand jardin, les sépultures de ce cimetière s’alignaient pêle-mêle à l’ombre des eucalyptus et des palmiers. Douceur de vivre, douceur de reposer. La mousse parfois, vient manger les sculptures, les lettrages s’effacent avec le temps. L’amour reste.

 

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Mais aussi le Sugar Train

Ca, je ne l’ai pas expérimenté mais avec du recul, j’aurais bien voulu. Une voie de chemin de fer (inutilisée aujourd’hui) relie Cairns à Port Douglas. Celle-ci servait notamment à transporter la canne à sucre jusqu’aux usines de broyage. Deux très beaux trains du nom de Speedy et Bundy ont été remis en place pour permettre aux touristes de faire une visite pittoresque et atypique dans une vraie locomotive à vapeur. Ces trains ont plus d’un siècle et sont remis en service par de braves bénévoles. Faites un tour sur BallyHooley pour renseigner.

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Les quelques photos qui vont suivre proviennent du site Bally Hooley :

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Hébergement

Nous avons loué une maison sur AirBnb dans le magnifique Coral Reef Resort que je vous laisse découvrir juste ici. Ultra confortable pratique, des piscines, salle de sport, restaurant, une sorte de club Med pratique pour les familles avec jeunes enfants qui ne souhaitent pas trop bouger. Voici quelques photos du Resort.

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Port Douglas fût un réel coup de coeur. Déjà pour son climat qui me séduit depuis petite dans tous les films d’aventuriers. Et puis, c’est le Queesland, c’est un peu la campagne des grandes métropoles australiennes, voyez ? Alors on se sent plus enfoncés dans l’Australie sauvage. J’y retournerai.

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CORNALINE

PORT DOUGLAS QUEENSLAND AUSTRALIA VOYAGE

11 réponses

  1. Whaouuu ! Juste sublime ! Et tes photos sont magnifiques J’imagine malgré cela qu’elle ne renvoie pas la puissance de la forêt et son immensité Quoiqu’il en soit magnifique voyage… j’espère un jour y aller

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